Matières et matériaux

Un édifice construit avec des blocs de pierres de Crazannes

 

 

Les blocs de pierre qui ont servi à la construction du pont suspendu sont extraits des carrières de Crazannes (situées à 25 kilomètres environ de Tonnay-Charente). Le calcaire crétacé qui y était exploité entre le 1er siècle avant J.-C. et le milieu des années 1950 est étanche et résistant. Il a pour particularité de blanchir avec le temps. Entre autres exemples, il a servi à l’édification de l’Arc de Germanicus à Saintes (an 18), du fort Boyard (1841-1857) ou de la Corderie royale de Rochefort (1666). D’énormes blocs de pierre étaient transportés sur la Charente par des bateaux à fond plat, les gabares, pour rejoindre les sites à proximité Rochefort à 35 kms, Saintes à 17 kms ou l’Océan pour des trajets plus longs. Par exemple, des pierres de Crazannes ont été utilisées pour la construction de la Cathédrale de Cologne qui commence en 1248. 

 

 

Quand les marques du temps cachent et révèlent tout à la fois

Sur la plupart des blocs de pierre, la flore a élu domicile. Figuiers et chênes poussent dans des interstices des parois tandis que le lierre longe les piliers. À cette végétation qui verdit et fane selon les saisons, s’ajoute le lichen qui, d’année en année, corrode le calcaire, empêchant dans bien des cas de déchiffrer les gravures qu’il recouvre. 

Mais il est des exemples où le lichen est un atout parce qu’il permet de confirmer l’ancienneté du graffiti. Ainsi en est-il d’une phrase écrite à la peinture noire « A bas les collaborateurs » dont du lichen recouvre certaines des lettres. De cette particularité, probablement pouvons-nous en déduire qu’elles ont été tracées à proximité de la période d’Occupation de Tonnay-Charente par les Allemands.

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