La superposition de graffitis, tracés à différentes époques bien que surtout entre le XVIe et le XVIIIe siècles, témoigne d’un rapport changeant à l’oeuvre montrée. Si celle-ci a pu être accessible pendant des siècles et que des personnes ont pu la manipuler et y déposer des traces de passage, il serait non seulement impossible aujourd’hui de griffonner un nom ou un signe sur le gisant, mais il serait également impossible de le toucher… Ainsi celui-ci n’est-il plus le seul symbole du défunt auquel il est rendu hommage mais une oeuvre d’art dont on admire les formes esthétiques mais aussi les traces et leur valeur testimoniale.
D’ailleurs, en certaines circonstances, ces traces ont pu servir d’indices pour retrouver le lieu de provenance du gisant retrouvé. Ce fut ainsi le cas d’une tête de gisant en marbre qui a été mise aux enchères en décembre 2014 et qui s’est révélée être celle du gisant de la reine Jeanne de Bourbon, l’épouse du roi Charles V, morte en couche en 1378. Si l’identification de celle-ci a été rendue possible, c’est notamment grâce aux traces laissées sur cette tête et qui ressemblaient à celles du gisant de Charles V conservé dans la Basilique Saint-Denis [pour plus d’informations, lire un article de l’Express.fr].
Indéniablement, les graffitis sont dotés d’un pouvoir testimonial. Reste en revanche à savoir en déchiffrer le sens. Là est une autre histoire…
Intéressant, merci
Merci Jean-Pierre Bozellec !