En ce qui concerne l’engagement de Georges-Henri Pingusson dans le domaine de l’architecture religieuse, on remarque la position singulière qu’il occupe dans le champ. En effet, le rapport entre architecture religieuse et mouvement moderne n’est pas des plus évidents, l’un comme l’autre n’empruntant pas spontanément, en France tout au moins, le chemin conduisant à un rapprochement. Pour Simon Texier (2016), auteur d’un ouvrage sur l’architecte, ce dernier apparaîtrait dans ce contexte comme une figure originale. Effectivement, « contrairement à plusieurs de ses confrères […] [Georges-Henri Pingusson] ne doute pas de la pertinence de construire de nouveaux lieux de culte » (Texier, 2006 : p. 158).
Pour autant, cette perspective ne s’est concrétisée que tardivement dans la carrière de Georges-Henri Pingusson quand bien même ce dernier s’est-il employé à en définir les principes dès les années trente. Ceci à travers trois projets dont aucun n’a vu le jour mais qui, pour l’un d’entre eux, a anticipé sur ce qui s’est concrétisé avec l’Église Saint Maximin. Le projet en question est l’église Jésus-Ouvrier, un édifice rond avec un autel au centre qui fut proposé à la commune d’Arcueil (Val-de-Marne) en 1938 et que Georges-Henri Pingusson a justifié ainsi : « Chacun, quels que soient son passé, son origine, son niveau social, sa race, doit se sentir en contact avec Dieu. Pas de séparation entre êtres et Dieu, pas de séparation entre les êtres polarisés sur un même idéal. À ces demandes, la forme qui répond le plus justement sera une forme centrée, ramassée sur elle-même, semblable elle-même sous tous ses aspects ; le plan sera carré ou circulaire » (Dumons, Petit, Sorrel, 2016 : 141).
L’église Saint-Maximin est donc notamment composée d’un fin campanile de 18 mètres qui abrite trois cloches, d’une nef circulaire et d’un long mur de moellons qui, tout en délimitant l’accès à la nef, protège aussi le parvis du monde extérieur.