Dans une recherche que Marc Derycke[1] consacrait aux graffitis bateliers, il constatait la difficulté à délimiter le graffiti « comme unité permettant un comptage et une décomposition ». Il notait aussi l’effacement de certaines parties des graffitis qui rendait leur interprétation impossible. Sous le pont suspendu, peu nombreux sont les piliers ne comportant pas de graffitis. Pourtant, on ne peut se hasarder à en proposer un nombre exact, encore moins à mettre en relation les périodes et le nombre de graffitis en fonction de cette catégorie. Pourquoi ? Au constat selon lequel une partie des graffitis ne sont pas datés par leurs auteurs, il faut ajouter que beaucoup ont forcément disparu. Des faits attestent de ceci : en 2009, un habitant de Tonnay-Charente, Jacques Bon[2], expliquait sur un site vouloir photographier ces graffitis, notamment parce qu’ils sont susceptibles de disparaître. Or, parmi les photographies qu’il a prises, figurent des graffitis qui semblent aujourd’hui effacés. Plusieurs raisons à cela. Déjà, des raisons naturelles : dans la plupart des cas, l’usure de la pierre imputable aux effets conjugués du vent, du soleil, de la pluie, du sel et le dépôt de lichens ont endommagé les graffitis et rendent illisibles certaines de leur graphie.