Une ville en couleurs
L’art de rue est dynamique à Nancy tant par les initiatives des artistes et des associations que par les actions initiées par la municipalité. En 2015, la ville a mis le Street art à l’honneur, invitant les promeneurs à suivre un parcours comportant des œuvres diverses, dont certaines sont d’ailleurs gigantesques. Des grands noms de l’art de rue firent leur entrée sur les murs de la ville dont, entre autres fresques, celles de Jef Aerosol avec Stan (rue Sainte Catherine) ou The sitting Kid (rue de l’Île de Corse), mais aussi Giulia de David Walker, et bien d’autres.
Une association a aussi vu le jour en 2015 : Le MUR. Chaque mois, elle présente le travail d’un artiste qui a carte blanche pour créer une fresque sur le mur du centre commercial Saint Sébastien, en centre ville. S’appuyant sur l’engouement pour le Street art, l’association promeut des artistes en même temps qu’elle s’engage dans un projet de médiation artistique.
La voie Saint-Georges
L’ancienne voie ferrée, la voie Saint-Georges, et les murs de l’ancien site Alstom (rue Oberlin) sont couverts de fresques et de graffitis. Impressionnant est ce musée à ciel ouvert qui habille l’espace et fait de ce territoire un lieu à part.
Cette peinture hyperréaliste, haute en couleur, est parfaite dans ce lieu industriel en friche. Les personnages déjantés, grimaçants ou rigolards, venus du monde de la BD, de la science fiction, du jeu vidéo, redonnent vie à cette friche devenue patrimoine urbain.
La résidence universitaire Boudonville
Autre exemple, depuis l’été 2018, dans la résidence étudiante Boudonville, un mur est recouvert des fresques de plusieurs artistes (Abys, d’Azer, de Ben Peno, de Bungle Ced, de Darme, d’Hyoeractivity, de Rodes, de Scaf, de Sowe, de Valer, de Xela et de Zike). Lieu de passage entre la résidence et le campus Lettres et sciences humaines de l’université, ce mur continue de se transformer… sous l’oeil des passants qui peuvent voir en direct la fresque progresser.
Surprises
Hormis ces productions qui ont acquis une indéniable légitimité, on peut repérer des marques plus modestes au hasard des rues en levant le nez ou en regardant ses pieds. Flâner dans la ville offre souvent des surprises : une inscription sur la route que l’on ne se rappelle pas avoir vu la veille, à hauteur d’un passage piéton et qui fait écho à la chanson d’Aznavour puis d’Eddy Mitchel « L’amour se trouve au coin de la rue » ; une adresse au passant qui lui rappelle sa condition humaine « La mort vous sourit » ; un message politique, des clins d’oeil humoristiques…
Les murs vivent et parlent. Ils donnent du plaisir aussi. Et ils posent des questions ou s’indignent comme l’a fait l’auteur – ou les auteurs – de cette main rouge qui se répète sur les murs de cette ville et de beaucoup d’autres villes d’ailleurs (pour protester contre l’usage des grenades par les forces de l’ordre).
Et ils nous intriguent comme le font les deux yeux en forme de billes noires de ce dessin au pochoir placé dans plusieurs coins ou angles de murs à Nancy…
Mosaïques
Depuis plusieurs années, des mosaïques figurent aussi en quelques endroits de Nancy. Plusieurs ont été posées par un artiste qui, sur son blog, expliquait et photographiait son parcours de 2011 à 2015, année où il précise vouloir tourner la page du street art. Amusantes sont les compositions qui ont été assemblées en différents endroits : par exemple sur la fresque Giulia de David Walker, sur une façade, en haut d’une porte, sur les berges du canal aussi, ou bien encore, à l’instar d’artistes reconnus (dont Franck Slama dit Invader), près d’une plaque portant le nom d’une rue. L’un des artistes s’appelle Waldo. Chacune de ses mosaïques à l’assemblage pixellisé porte un nom : Plume, L’Un, Pouaro, Topic, Paschy, Donkey Kong… On en retrouve dans d’autres villes de France dont Nantes, Rennes ou Paris…
Collages
Quant aux collages, ils sont posés dans des lieux parfois insolites de la ville : sous un pont au milieu de l’eau, en hauteur sur une façade, sur une poubelle… l’artiste jouant avec le passant pour le plus grand plaisir de celui-ci…
Merci pour cet article clair et bien documenté. Je suis fan de streetart et n ait découvert celui de Nancy que récemment. Vous m apportez un complément intéressant 👍.
Merci Dominique ! Je suis fan aussi d’autant que cet art ne cesse de nous surprendre !