D’une rive à l’autre

Une topographie favorable

La ville de Tonnay-Charente bénéficie d’une topographie favorable. Tout en disposant d’un accès direct au fleuve, elle possède des falaises dont le point de vue sur celui-ci est un atout. C’est dans ce cadre qu’un port commercial fut implanté, l’emplacement permettant de transporter des marchandises en provenance ou en direction de l’aval ou de l’amont du fleuve. Si la localisation de ce port facilite les relations entre l’Océan et les terres, il permet aussi de pénétrer à l’intérieur de celles-ci, notamment en franchissant les voies fluviales pour rejoindre Saint-Hippolyte, une commune dont les marais longeant le fleuve sont inondables mais dont l’ouverture vers de grands axes de circulation est appréciable. 

 

L’identité de Tonnay-Charente, d’ailleurs appelée Charente entre le XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle, vient donc en grande partie de la relation qu’elle entretient à ce fleuve et à son environnement qui, depuis le Moyen Âge, est une voie commerciale importante.

 

Pont et accroissement des transactions marchandes

 

 

Lieu de circulation et d’échanges, Tonnay-Charente a aussi dû composer à partir du XVIIe siècle avec la proximité de Rochefort, un site choisi en 1666 pour abriter un arsenal de guerre et dont le développement s’est répercuté sur les orientations économiques de la ville. Ainsi Tonnay-Charente a-t-elle continué à s’engager dans le transport, entre autres marchandises, de sel, de céréales, de bois et, surtout, d’eaux-de-vie du Cognaçais. Un négoce qui a d’ailleurs contribué à structurer la bourgeoisie maritime de la ville au XVIIIe siècle. Ce dont témoignent des immeubles sur les quais dont l’ancienne distillerie d’eau-de-vie-de-cognac Giraud qui était situé au numéro 27 du quai de la Libération. En lien avec l’évolution commerciale, le port a aussi accueilli à partir du XIXe siècle des bateaux chargés de houille, de charbon, de produits manufacturés ou de machines…

 

Si les activités fluviales ont rendu indispensable l’aménagement des berges au XIXe siècle, l’accroissement des transactions marchandes a pour sa part conduit la municipalité à se mobiliser pour défendre le projet de construction d’un pont.

 

 

 

 

Emblématique de l’évolution des transports, cette construction – qui commence en 1841 et durera 11 mois – participe d’un mouvement qui s’est amplifié plus tard et dont la fermeture même du pont fut elle aussi un symptôme : la rupture « des liens historiquement entretenus par Tonnay-Charente et le fleuve »[1]

Aujourd’hui, les activités portuaires de Tonnay-Charente prennent place dans un complexe qui associe le port de cette ville à celui de Rochefort. Mais si celles-ci auxquelles il faut ajouter les travaux d’embellissement des quais restent importantes, elles ne compensent évidemment pas l’étalement de l’habitat et de l’économie qui, aujourd’hui, tourne « le dos au fleuve »[2].  

                                  

Références

 

[1] Normand É., Sauzeau T., dirs, 2013, De Tonnay à Charente : histoire d’une porte maritime des pays charentais, La Crèche, Geste Éditions.

[2] Ibid., p. 191

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